On ne pourra jamais dire le contraire, s’il y a bien une chose que la pandémie du Covid-19 a le mérite d’avoir fait c’est de nous donner une bonne leçon à tous, du moins normalement. Je dirais que le fait de m’être retrouvée coincée avec moi-même, en toute intimité en Espagne pendant 2 mois dans des conditions plutôt strictes m’a permise de faire le point. Cette mise au point personnelle était initialement prévue pour le milieu voire fin d’année et aurait dû prendre la forme d’un voyage en Amérique Latine (partie remise) mais la crise sanitaire a finalement avancé la chose et je me suis retrouvée à la faire à Madrid: “C’est déjà ça”, me direz-vous.
Quelques leçons de vie
Se laisser aller et surprendre par la vie
- Déstresser: J’ai toujours su que dans la vie, il n’était pas possible de tout contrôler et ça a pris tout son sens pendant le confinement. J’ai même appris que le fait de contrôler systématiquement les choses n’est pas forcément bon. On m’a souvent fait remarquer la manière assez pointilleuse et méthodique à laquelle je mène ma vie personnelle (notamment niveau défis, objectifs et engagements), franchement ce n’est pas de tout repos car plus j’avance dans la vie et plus je me rends compte de la quantité de stress (bon ou mauvais) que ça me procure.
- Se concentrer sur le présent: J’ai appris à profiter de l’instant présent car j’ai tendance à être très anxieuse par rapport au temps. Mes phrases typiques: “J’ai peur du temps qui passe”; “24h dans une journée, ce n’est pas assez!”. Je dirai même que j’étais parfois assez rigide face à certains types d’imprévus. Dans mon planning 2020, j’étais censée être en Colombie ou au Mexique en Juillet à siroter des cocktails sur une plage à Carthagène ou à Quintana Roo sous les cocotiers. Me voici pourtant de retour à Bordeaux sous un ciel capricieux à moitié pluvieux et pour une durée indéterminée (bon ok ne remuons pas le couteau dans la plaie)… Vu le contexte, je ne contrôle plus rien actuellement et je le vis plutôt bien en fait. Beaucoup mieux que je ne l’aurais pensé. “Qui vivra verra”.
La révélation des aspects insoupçonnés de mon caractère
- Une assez bonne gestion des imprévus (comme je le disais précédemment): absolument rien n’est acquis dans la vie. Même avec la meilleure anticipation et préparation du monde, rien n’est écrit ni figé. La vie est pleine de surprises et il faut s’adapter.
- Une plus grande force mentale que je ne le croyais: en discutant avec certaines personnes expatriées à l’étranger comme moi à ce moment-là, je me suis rendue compte que pas mal de gens se plaignaient de la solitude, l’éloignement de la famille (volontaire en plus), de l’incertitude de l’avenir etc. Tous ces éléments peuvent être compréhensibles mais par moments ces plaintes m’ont gêné car pour moi c’était justement le moment de relativiser sur la vie.
- Une capacité à relativiser plutôt que de dramatiser: En fait, cette pandémie m’a fait prendre conscience qu’il y a pire dans la vie. Je m’explique: J’ai la santé, de bons amis, un toit, de quoi me nourrir, mes proches ne sont pas en danger et également en bonne santé, je ne vis pas dans un pays en guerre, etc. D’autres n’ont pas cette chance et je ne l’oublie pas. Néanmoins, j’ai conscience et je comprends que la situation économique de chacun puisse être source d’angoisse selon la composition familiale du foyer et la personnalité de chacun.
- Un certain niveau d’optimisme: Bien qu’on ne sache pas de quoi est fait demain, le confinement m’a donné envie de concrétiser des projets et rêves enfouis. Ca a fait comme un électrochoc sur certains points et ca m’a donné comme un coup de pouce. Je me suis dit que c’était le moment ou jamais d’essayer car je n’ai rien à perdre à part du temps à ruminer sans jamais oser et d’éventuels futurs regrets à force de ne pas me lancer.
L’introspection
- Pas forcément besoin de partir à 10 000 km pour pouvoir se recentrer sur soi-même et méditer: J’avais de beaux projets de voyages qui étaient censés me servir d’exutoire, de temps mort pour me ressourcer, méditer et découvrir de nouvelles choses. Pour le moment, ces projets sont en pause mais toujours d’actualité. Le confinement m’a forcé à méditer, chez moi, en Europe et je ne pense pas que ca ait été moins bien que si je l’avais fait ailleurs. C’est la vie, je n’y suis pour rien. On s’adapte. Ca m’a même donné les idées plus claires pour mon futur voyage en Amérique Latine.
- La gestion du temps: Elle ne tient qu’à moi, à ma volonté de réaliser des choses et à ma discipline. Je suis maître de mon temps, il ne faut pas minimiser cela et accepter cette responsabilité: ce n’est pas toujours de la faute des autres ou des éléments externes. On dit souvent:
“Je n’ai pas eu le temps”, le plus souvent il faudrait se responsabiliser en avouant tout simplement “Je n’ai pas pris le temps”. Je m’étais déjà faite la réflexion et pendant ce confinement, ça s’est confirmé toutes les fois où j’ai procrastiné alors que je restais chez moi en moyenne 24h/24 et 7j/7. Tout est une question de choix et de priorité. - Ma valeur: Cette situation m’a permis de me rendre compte de l’impact que je peux éventuellement avoir à mon niveau, volontairement ou pas d’ailleurs. Je pense que c’est valable pour tous. Nous sommes des êtres à part entière dotés de caractéristiques et qualités différentes. Pourquoi ne pas en faire bénéficier les autres? Cette réflexion m’a aidé au niveau de ma confiance en moi notamment sur le fait de me lancer en rédigeant ce blog.
Les choses essentielles de la vie
- Les besoins primaires: Je l’évoquais avant mais j’insiste vraiment sur ce point: L’important c’est la santé mentale et physique, avoir un toit pour se lotir, de quoi se vêtir et se nourrir. Le reste n’est que superficiel et optionnel. Cependant, je comprends qu’on en veuille plus, je suis moi-même coupable de ça et je pense que c’est normal à l’époque à laquelle on vit et dans notre société capitaliste. Normal mais pas foncièrement bon de mon point de vue ni une fatalité.
- L’entourage: L’entourage c’est sacré et la famille reste la famille. Malgré ma non proximité physique et relationnelle avec ma famille notamment dû à un éloignement permanent, je me suis rendue compte qu’il me restait une once d’humanité insoupçonnée. Bon j’exagère mais cette pandémie a renforcé quelques liens et initié de nouveaux. Ca m’a aussi confirmé l’importance de s’éloigner de ce qui ne nous tire pas vers le haut tout en procédant à un ajustement. Par exemple, il y a des amis qui ont la même vision que nous ET des amis qui sont de bonne compagnie pour leur “vibe” ou énergie, pour leurs conseils sans forcément avoir les mêmes centres d’intérêt ou mêmes opinions. En fait ce n’est pas grave. Tout le monde ne peut pas satisfaire les mêmes “besoins amicaux”. Désormais je l’accepte.
Ce que j’en ai tiré et mes engagements envers moi-même
Envie de…:
- Minimalisme: Adieux au superflux! Enfin… je vais essayer de faire du mieux que je peux, je suis archi fan de mode, c’est mon péché. “Only God can judge me”.
- Consommer mieux globalement mais aussi moins de viande car j’estime que c’est plus sain pour moi ET la planète.
- Prendre encore plus soin de moi: être plus disciplinée dans le sport notamment (oui oui ça va… on dit tous ça au 1er janvier de chaque année mais je compte bien m’y tenir pour de vrai).
- Envie de profiter de l’instant présent, profiter des miens et lâcher prise: un imprévu n’est pas toujours une mauvaise chose ni la fin du monde… du moins pour l’instant. Tic Tac..
- Me lancer dans cette aventure de création de blog pour partager mon expérience et mon parcours.
- Continuer à foncer lorsque j’ai une idée et un projet. Un peu moins réfléchir avant de faire quelques ébauches et légèrement moins planifier les choses à la lettre (enfin… dans la limite du raisonnable quand même). Bref, plus de spontanéité.
- Continuer à me documenter sur les choses qui m’intéressent et à acquérir en permanence de nouvelles compétences.
- Me responsabiliser dans mes choix et ma gestion du temps. Le temps est le même pour tous mais géré différemment selon les moyens et priorités.
Le mot de la fin
- Rien n’est acquis dans la vie.
- Tout ce qui mérite d’être fait mérite d’être bien fait.
- Ne pas remettre au lendemain ce qu’on peut faire le jour même.
- On peut parfois tirer du positif des plus mauvaises situations.
- Il faut oser ou se résigner à tout.
Avez-vous aussi été amenés à faire ce genre d’introspection? Quel est votre bilan personnel face à la crise du coronavirus? Quels enseignements et envies pour l’avenir?